Les comptes...
Il est l'heure
Il est l'heure de faire les comptes des heures et minutes passées
où je n'ai rien vu
Des heures et minutes depuis que le traitement a envahi mes veines comme le mazout envahissait nos côtes lors de l'Ericka
Des heures et minutes de marasme où je n'ai pas vu tout ce qu'elles ont vécu sans moi, tout ce qu'il a fait sans moi.
Il est l'heure de faire les comptes de tous les sacrifices qu'ils ont dû faire autour de moi qui n'ai rien vu.
Il est l'heure de faire les comptes de tout ce qu'ils m'ont donné moi qui n'ai rien vu.
Et comme le mazout s'est retiré laissant de nombreuses traces...
Ils ont aussi leurs traces:
dans son regard qui ne rêve que de solitude, être dehors le nez et l'esprit au vent,
dans leur incapacité à me laisser reprendre la moindre activité seule. j'émerge et elles accourent. Je sens que tant qu'elles ne seront rassurées sur ma capacité à ÊTRE dans la vie, elles ne me laisseront pas.
Le traitement s'efface et je vais replonger dans ma vie, dans sa vie, dans leur vie, dans la VIE