au hasard des oeillets
Parce que ce soir les dames chabotée
n'étaient pas de fort bon humeur,
monsieur chabotée a tenté de nous divertir
ce n'était pas chose facile..
Il nous a trainé dans le marais voisin,
un chemin, deux chemins et voilà
les oeillets gorgés de sel qui explosent à nos yeux...
Au loin une petite silhouette s'agitait
elle nous a attirée
la lousse à la main elle nous a permis de venir la rejoindre
Quel plaisir de fouler pieds nus ce sol argileux
Quelle découverte pour nos impératrices
elle nous a expliqué la passion qui les animait
ce sel qui pimente leur vie
elle leur a permis de cueillir la fleur rosée
si fragile et si pure
à la surface de l'eau
Il est arrivé chevauchant sa moto
prenant soin lui aussi de tout nous expliquer
Nos demoiselles étaient frigorifiées mais nous ne pouvions le quitter
il n'avait pas tout dit
et il ne finissait pas de s'émerveiller qu'une terre si noire
donne du sel si blanc
il ne s'arrêtait pas de louer son métier, malgré sa rudesse,
il sait la chance qu'il a d'être au milieu de la nature
avec les oiseaux pour seule compagnie...
il se sait libre même si aujourd'hui il était épuisé
nous l'écoutions
nos demoiselles étaient retournées vers elle
elles se sont mise à trier la fleur
scrutant de leurs yeux attentifs la moindre impureté
il nous a demandé où nous étions garé
et nous a félicité de respecter ce milieu
que pouvions-nous faire d'autre
il nous impose le respect
Quelle belle rencontre!
Ils nous ont dit de revenir,
nous n'hésiterons pas